- Mouvement national des précaires de l'Éducation Nationale -

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- Écriture inclusive

Faites progresser l'égalité femmes · hommes par votre manière d'écrire

 

L'écriture inclusive désigne l'ensemble des attentions graphiques et syntaxiques permettant d'assurer une égalité des représentations entre les femmes et les hommes.

Pour faire véritablement changer les mentalités, il faut agir sur ce par quoi elles se construisent : le langage. L'agence Mots-Clés a formalisé trois conventions d’écriture inclusive au sein du Manuel d’écriture inclusive disponible au libre téléchargement et propose de vous accompagner pour conduire ce changement.

 

« L’écriture inclusive se résume aux points médians (é·e·s) »

Brandissant l’argument de l’aspect « illisible » de l’écriture inclusive, ses détracteurs l’assimilent automatiquement à l’utilisation du « point médian », permettant d’employer dans le même temps le masculin et le féminin dans un même mot – « les candidat·e·s à la présidentielle ».

« Péril mortel », « aberration »« charabia »« agression de la syntaxe »« négationnisme vertueux »« novlangue » ­digne du roman 1984… Depuis la parution, en mars 2017, du premier manuel scolaire en « grammaire égalitaire », l’écriture inclusive suscite l’ire des linguistes, philosophes et responsables politiques de tout bord. Le projet de cet ouvrage destiné au cours élémentaire (CE2) est pourtant aussi simple qu’il est controversé : respecter l’égalité entre les sexes lorsque l’on s’exprime oralement ou que l’on rédige un texte. Il tient d’ailleurs compte des recommandations du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes parues en novembre 2015, dans un Guide pratique pour une communication publique sans stéréotype de sexe.

Si ces préconisations étaient passées relativement inaperçues lors de leur publication, les prises de position se multiplient depuis la rentrée. En interdisant l’écriture inclusive dans les textes officiels, par le biais d’une circulaire publiée mercredi 22 novembre auJournal officiel, Edouard Philippe a donc ravivé un débat déjà houleux. Ses fervents défenseurs y voient une manière de respecter l’égalité entre les sexes. Ses opposants, eux, lui reprochent d’appauvrir la langue et de la rendre illisible. Des discours souvent captieux et sans fondement historique.

Cette graphie se fonde, principalement, sur quatre principes :

  • Le fait d’accorder les fonctions, métiers, grades et titres, en fonction du genre

On parlera ainsi de chroniqueuse, chercheuse, mais aussi d’une autrice ou encore d’une doctoresse. Si de nombreux métiers sont entrés dans le langage, comme actrice ou institutrice, une réflexion de fond doit encore être menée pour s’accorder sur la façon de féminiser bien d’autres professions. En effet, que choisir entre « auteure », « auteuse » et « autrice » ? En réalité, les trois sont des féminins déjà employés – ou qui l’ont été – dans la langue française.

  • Utiliser à la fois le féminin et le masculin quand on parle d’un groupe de personnes

Il y a plusieurs façons de le faire : soit par l’utilisation de ce qu’on appelle la double flexion – « les candidates et candidats » –, soit par le recours au « point milieu », aussi appelé « point médian » – « les candidat·e·s » –, soit enfin par une reformulation épicène, c’est-à-dire un nom qui a la même forme aux deux genres – « les personnes candidates » ;

  • Cesser d’appliquer la règle de grammaire : « le masculin l’emporte sur le féminin », au profit de l’accord de proximité

Cela consiste à accorder l’adjectif avec le sujet le plus proche, par exemple « les garçons et les filles sont égales ». Cette règle, que tous les latinistes connaissent, a longtemps été d’usage en français.

  • Eviter d’utiliser « Homme » avec une majuscule de prestige pour parler des femmes et des hommes
L’idée est d’utiliser des termes plus neutres, comme « droits humains » plutôt que « droits de l’Homme ».

Convention d’engagement pour une communication sans stéréotype de sexe, HCE

Un 8 mars sous le signe de la communication non sexiste

9 mars 2017

Le 8 mars, Journée internationale de lutte pour les droits des femmes, est tous les ans, partout dans le monde, une journée symbolique de mobilisation qui permet de rappeler les inégalités persistantes et de valoriser des initiatives positives en matière d’égalité.

C’est l’occasion pour des organisations et institutions de s’engager en signant la Convention d’engagement pour une communication publique sans stéréotype de sexe

La liste des signataires compte désormais le ministère de l’Education Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche : Najat VALLAUD-BELKACEM s’est en effet engagée aux côtés des 30 recteurs et rectrices. Le Président de l’Assemblée Nationale, Claude BARTOLONE a également signé cette Convention, engageant ainsi l’ensemble des services de l’institution. L’université de Paris-Est Créteil et la Préfecture du Morbihan ont également signé la convention. 

En signant cette Convention, les organisations publiques prennent les 3 engagements suivants : 

« 1. En tant que responsable public.que, je reconnais l’importance de prévenir et faire reculer les stéréotypes de sexe dans la communication publique, en interne comme en externe.

2. Je m’engage à ce que l’institution publique que je représente adopte ce Guide pratique, le diffuse à ses agent.e.s, en particulier à celles et ceux en charge de la communication, et le mette à disposition, le cas échéant, sur la plateforme intranet.

3. Je m’engage également à ce que ce Guide pratique soit transmis aux prestataires extérieur.e.s conduit.e.s à communiquer ou élaborer des communications pour le compte de l’institution que je représente. »

Cet intérêt autour du Guide pratique pour une communication publique sans stéréotypes de sexe est révélateur d’une prise de conscience que les stéréotypes dans la langue, les images ou l’organisation d’événements publics légitiment et entretiennent les inégalités. Selon Danielle Bousquet, présidente du HCE : « le langage et la représentation sont des marqueurs de la société dans laquelle nous vivons. Agir sur ces marqueurs, c’est montrer qu’une autre société est possible. »

De nombreuses autres organisations et institutions ont saisi cette occasion pour organiser des sensibilisations sur la communication sans stéréotype de sexe, en s’appuyant sur le Guide pour une communication publique sans stéréotype de sexe du Haut Conseil à l’Egalité. 

Le Conseil départemental du Val de Marne a organisé le 2 mars une conférence sur l’égalité femmes-hommes. Claire GUIRAUD, secrétaire générale du HCE y a présenté le Guide aux agent.e.s du département et aux Val-de-Marnais.e.s présent.e.s. Le 7 mars, la ville de Stains (Seine-Saint-Denis) organisait également une matinée de réflexion sur les stéréotypes en partenariat avec le HCE. 

Le HCE sera présent le jeudi 9 mars à la l’événement « 400 idées pour l’égalité », clôture de la campagne « Sexisme, pas notre genre ! » du Ministère des Familles, de l’Enfance et des Droits des Femmes au Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE). En plus de disposer d’un stand pour faire connaître ses travaux, le HCE participera à un atelier autour de la communication non sexiste avec le réseau « Toutes femmes, toutes communicantes » et la Présidente, Danielle BOUSQUET, interviendra en plénière sur le thème « Internet : outil d’émancipation ou de contrôle des femmes ? ».

•• Sources  >>>


Pourquoi utilise-t-on le point milieu dans l’écriture inclusive ?

A quoi sert le point milieu ?

Le point milieu (aussi appelé point médian) permet de séparer les mots. Il était notamment parfois utilisé en latin et en grec pour séparer les mots à la place des espaces. Lorsque la place manquait, comme par exemple lors de l’écriture sur une pierre, il était plus facile de marquer la fin d’un mot avec ce point milieu plutôt qu’avec l’espace. La lecture était ensuite facilitée.

Comment utiliser le point milieu en écriture inclusive ?

En écriture inclusive, le point milieu est utilisé pour regrouper au sein d’un même mot les formes au masculin et au féminin. Ceci permet de mettre en avant le féminin dans un texte et ainsi contribuer à l’égalité homme/femme.

Au singulier, on écrit ainsi:

Racine du mot + suffixe masculin + point milieu + suffixe féminin

un·e apprenti·e
un·e délégué·e de classe

Et au pluriel:

Racine du mot + suffixe masculin + point milieu + suffixe féminin + point milieu + marque du pluriel

les ingénieur·e·s
les agriculteur·rice·s

Pourquoi l’écriture inclusive a-t-elle choisi le point milieu ?

Le point milieu a été choisi sur les autres caractères pour plusieurs raisons:

  1. Le caractère du point milieu n’est pas utilisé en français donc sa seule signification est celle de l’écriture inclusive.
  2. Le point traditionnel « . » marque déjà la fin d’une phrase ce qui aurait apporté une certaine confusion. À noter toutefois que certaines personnes utilisent tout de même le point classique tout simplement car le point milieu n’est pas disponible sur les claviers Windows français classiques.
  3. L’usage de la parenthèse indique un propos secondaire (quelque chose en plus et optionnel). La parenthèse n’est, de ce fait, pas appropriée à l’usage de l’écriture inclusive puisque justement, le but est de réhabiliter le féminin.
  4. La barre oblique « / », qui indique une division, ne permet pas d’arriver à l’objectif d’égalité recherché.
  5. Le tiret « – » permet d’introduire un dialogue ou un commentaire secondaire ce qui n’était à nouveau pas l’objectif.

Comment faire le point milieu sur un clavier ?

Sur Mac, il est possible d’obtenir le point milieu en faisant la combinaison de touche ALT + MAJ + F. J’ai testé et ça fonctionne bien.

Sur Windows, je n’ai pas réussi à le faire. Apparemment, il faut utiliser la combinaison de touche ALT + 0183. Bref, pas facile. L’astuce que j’ai trouvée est de faire un copier / coller depuis un texte existant ou d’utiliser une barre avec les caractères spéciaux.

Espérons que le jour où le clavier est revu, il soit plus facile d’accéder à ce caractère.

Pour aller plus loin

Si ce sujet vous intéresse, je vous invite à lire les autres articles consacrés à l’écriture inclusive:



28/08/2019
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